12 mai 2007

Amer Béton (Tekkon Kinkreet)

Un anime qu'il est bien.





Le film








Amer Béton est tiré d'un manga de Taiyo Matsumoto, édité en France à partir de 1996. Il est ici réalisé par Michael Arias, un américain expatrié au Japon qui a notamment participé aux Animatrix.
L'histoire est celle de deux garçons, Noir et Blanc, livrés à eux mêmes dans une ville tentaculaire, sorte d'aggrégation de différentes époques, nommée Treasure City. Les deux enfants vivent de divers rackets et autre pick pocket, tout en assurant le contrôle de la ville face à d'autres bandes qui seraient tentées de s'installer. Ils entretiennent d'autre part d'excellents contacts avec les Yakusas locaux, dont l'accoutrement et le comportement plus que folkloriques les rendent plutôt inoffensifs.
Mais un jour débarquent d'autres Yakusas, dont les noirs desseins vont à tout jamais changer la vie de Noir et Blanc...

Graphiquement, Amer Béton se démarquent des autres animés, tels que ceux des productions Ghibli, par un traitement des personnages qui tient ici plus de l'esquisse (les personnages prennent l'apparence de silouhettes fantomatiques) qui contraste fortement avec les décors, ultra détaillés et réalistes.
Si l'histoire est en elle-même assez banale (les deux héros complémentaires, la lutte contre ses propres démons, etc.), son traitement est un vraie réussite. On rentre sans aucun mal dans cette cité, mélange bizarre de parc d'attraction et de quartiers pauvres et mal famés, et l'empathie pour les personnages est totale.
On ne ratera pas non plus la fin du film, somptueuse et cauchemardesque, aux visuels quasi-expérimentaux.

Ce film constitue une véritable réussite, on sera alors d'autant plus consterné d'apprend qu'il ne sort que dans ... 10 salles sur toute la France.
Quand on sait que Sarkozy est le président de 60 millions de français, ça fait mal.








La Bande Originale







Oui, un paragraphe pour la BO, puisque signée par Plaid, le plus mélodique des groupes électro signés chez Warp. Après un Greedy Baby plutôt mitigé du fait d'un certain appauvrissement au niveau musical (cet album était en fait un DVD constitué d'un certains nombre de clips réalisés par Bob Jaroc, sur lesquels Plaid avait composé un morceau), les deux anglais nous reviennent ici en grande forme et composent une BO en totale harmonie avec le film. Tout à tour inquiétante, virevoltante, émouvante, merveilleuse, la musique est ici partie intégrante de l'anime, à savoir qu'elle n'est ni superflue, ni qu'elle ne se substitue au film. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais c'est assez rare pour être signalé (et salué).
L'album en lui même n'est hélas disponible qu'en import sur Amazon.
Décidément...



1 commentaire:

manu a dit…

Je suis bien d'accord avec toi cher Bubu, ce manga est une vrai réussite, sorte de conte étrange aux sons et aux couleurs quasi hypnotisants.

Tu l'as chopé où la BO de plaid ?

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