Réflexion alcoolique sur la dialectique du bonheur
En supposant que le bonheur et le malheur puissent être quantifiables, et que les deux, additionnés en quantités égales, s'annulent, pouvons nous en déduire que le malheur d'une personne fait systématiquement le bonheur d'une autre ?
En poursuivant le raisonnement, est-il possible qu'un individu concentre un taux de malheur si fort, qu'il faille plusieurs individus élémentairement heureux pour que la somme soit égale à zéro ?
Par là même, ne faudrait-il pas, à l'instar d'un salaire, imposer un revenu de bonheur minimum par personne ? ainsi qu'un seuil de malheur maximum ?
Il conviendrait alors de réglementer les évènements producteurs de bonheur (resp. de malheur) et les placer sous tutelles de fonctionnaires chargés de la bonne répartition de malheurs et de bonheurs dans notre cher pays.
Comme il va de soi que la vie est d'une complexité trop grande pour être entièrement dirigée, leur rôle consisterait plus en une compensation mensuelle de l'humeur inverse à celle reçue en excès. Il faudrait alors décider des équivalences entre différentes productions de bonheurs et de malheurs :
Par exemple gagner au loto pourrait être compensé par la perte d'êtres chers, dont le nombre exact serait calculé en fonction du montant de la somme arrondie (le reste étant composé de désagréments habituels).
Pourtant ce système amènerait d'autres problèmes : La perte d'êtres chers ne pourrait-elle pas entraîner de malheurs en quantité trop importante chez des individus autres que le protagoniste (une sorte d'effet domino) ?
Vous avez une heure.
L'album du jour : Mice Parade - Obrigado Saudade
La suite...