Le filmAmer Béton est tiré d'un manga de
Taiyo Matsumoto, édité en France à partir de 1996. Il est ici réalisé par
Michael Arias, un américain expatrié au Japon qui a notamment participé aux
Animatrix.
L'histoire est celle de deux garçons,
Noir et
Blanc, livrés à eux mêmes dans une ville tentaculaire, sorte d'aggrégation de différentes époques, nommée
Treasure City. Les deux enfants vivent de divers rackets et autre pick pocket, tout en assurant le contrôle de la ville face à d'autres bandes qui seraient tentées de s'installer. Ils entretiennent d'autre part d'excellents contacts avec les Yakusas locaux, dont l'accoutrement et le comportement plus que folkloriques les rendent plutôt inoffensifs.
Mais un jour débarquent d'autres Yakusas, dont les noirs desseins vont à tout jamais changer la vie de
Noir et
Blanc...
Graphiquement,
Amer Béton se démarquent des autres animés, tels que ceux des productions
Ghibli, par un traitement des personnages qui tient ici plus de l'esquisse (les personnages prennent l'apparence de silouhettes fantomatiques) qui contraste fortement avec les décors, ultra détaillés et réalistes.
Si l'histoire est en elle-même assez banale (les deux héros complémentaires, la lutte contre ses propres démons, etc.), son traitement est un vraie réussite. On rentre sans aucun mal dans cette cité, mélange bizarre de parc d'attraction et de quartiers pauvres et mal famés, et l'empathie pour les personnages est totale.
On ne ratera pas non plus la fin du film, somptueuse et cauchemardesque, aux visuels quasi-expérimentaux.
Ce film constitue une véritable réussite, on sera alors d'autant plus consterné d'apprend qu'il ne sort que dans ... 10 salles sur toute la France.
Quand on sait que Sarkozy est le président de 60 millions de français, ça fait mal.
La Bande OriginaleOui, un paragraphe pour la BO, puisque signée par
Plaid, le plus mélodique des groupes électro signés chez
Warp. Après un
Greedy Baby plutôt mitigé du fait d'un certain appauvrissement au niveau musical (cet album était en fait un DVD constitué d'un certains nombre de clips réalisés par
Bob Jaroc, sur lesquels
Plaid avait composé un morceau), les deux anglais nous reviennent ici en grande forme et composent une BO en totale harmonie avec le film. Tout à tour inquiétante, virevoltante, émouvante, merveilleuse, la musique est ici partie intégrante de l'anime, à savoir qu'elle n'est ni superflue, ni qu'elle ne se substitue au film. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais c'est assez rare pour être signalé (et salué).
L'album en lui même n'est hélas disponible qu'en import sur
Amazon.
Décidément...